Biographie
Jonas Fortier écrit des poèmes. Il a évolué dans le milieu de la microédition montréalaise, au sein de la Coopérative d’édition En jachère, La passe et A.U.R.A. où il a publié, sous le nom de Joni Jacusto, quelques petits recueils, dont Verre d’astre en 2016 et La mer n’est pas l’eau en 2018. Son dernier recueil, Chansons transparentes, a paru aux éditions de L’Oie de Cravan en 2019 et lui a valu une grande joie ainsi que le sentiment d’avoir ému des gens. Il s'intéresse actuellement à la traduction de poésies anglophones et germanophones, très touché de pouvoir toucher les oeuvres touchantes de ses contemporain-es.
Entrevue
Oui, beaucoup. Quand j’ai eu 13 ans, un oncle écrivain m’a offert Paroles de Jacques Prévert, et j’ai lu le long poème « Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France ». Alors, pour la première fois, j’ai senti que les poèmes étaient des fenêtres potentielles ouvrant sur d’autres façons de voir le monde, d’autres réalités.
Dès que j’ai commencé à lire de la poésie, vers 13 ans, j’ai commencé à écrire. Aussi, j’ai eu la chance de fréquenter une école secondaire alternative, l’école Le Vitrail, qui m’a donné beaucoup de liberté et permis de consacrer beaucoup de mon temps scolaire à la littérature préférablement à d’autres domaines. Mais je crois que c’est seulement au moment où j’ai commencé des études collégiales en création littéraire que je me suis vraiment mis à me percevoir comme voué, plus que dévoué, à la poésie.
Une écoute attentive. Être attentif aux phénomènes et aux échos qu’ils font résonner en nous. Le travail, en poésie, c’est un travail sur soi-même par rapport au monde, c’est travailler à définir la relation que notre vie entretient avec les autres vies, c’est travailler à vivre en communauté en commençant par vivre avec soi-même. L’idée de travail devient vraiment belle quand on décide de voir la poésie comme un travail, c’est un travail complètement positif, pas oppressant, pas accablant. C’est un travail au même titre qu’une démarche thérapeutique : on le fait pour aller mieux, pour vivre mieux, pour faire apparaître l’envers brillant des misères du monde.
« Les ténèbres transparentes » est un poème que j’ai écrit à un moment très précis d’un deuil amoureux. Au moment où, après des temps sombres, j’ai enfin percé le voile de tristesse qui m’avait enveloppé et, en reconnaissant la légitimité de ce qui était et de ce qui avait été, j’ai pu faire la paix. Les ténèbres devenues transparentes, j’ai ressenti la nécessité de faire un poème qui témoigne de cette soudaine clarté.
« En guise de fête », d’Anne Hébert.